C’est sous la houlette de réalité filante d’Edouard Glissant que s’est ouverte cette 4ème édition de la Biennale de Lubumbashi le 09 octobre dernier en présence d’un public nombreux et curieux. Orchestrée de main de maître par Toma Muteba Luntumbue et Daniella Géo au Musée National, à l’Institut des Beaux Arts, à la Halle de l’Etoile, au marché d’art de la Ruashi et dans l’espace public, une série dense d’expositions, de projections, de films, de tables rondes et de performances se sont succédé durant le week-end professionnel. En prise avec la réalité socio-économique du Katanga (une région minière depuis toujours convoitée, source de conflits dont les richesses du sous-sol sont inégalement réparties et qui de plus connaît actuellement des bouleversements politiques importants), il était essentiel pour les commissaires de la Biennale de travailler sur une distance critique, un espace-temps ouvert sur la discussion autour du concept de la tyrannie de l’urgence, et de permettre aux artistes d’y répondre par un travail spécifique soit contextuel soit préexistant : les œuvres présentées étant vues comme un moyen de défier la course effrénée du temps contemporain, qui est le temps de l’urgence et du libéralisme mondial. Laissant place à l’imprévisible, l’exposition est un rassemblement unique d’artistes entièrement engagés ce qui fait sa valeur à la fois expérimentale et artistique.