La résidence artistique dokountin#4 a eu lieu sur le site archéologique d’Agongointo au Bénin durant les mois de juillet-août 2017 avec les artistes Anne Bossuroy, Hélène Amouzou et Florence Aigner ainsi qu’Ishola Akpo.
L’exposition de restitution de la résidence aura lieu du mardi 03 au dimanche 08 avril 2018 à LaVallée à Molenbeek-Saint-Jean.
Le village souterrain d’Agongointo est un joyau archéologique situé à environ 110 km de la capitale économique Cotonou sur le plateau d’Abomey dans le département du Zou contenant des maisons souterraines, des arbres sacrés, des temples vodun et des objets archéologiques. Mêlant histoire, biodiversité, pédagogie et artisanat, le village souterrain est un site unique qui fait découvrir un aspect dominant de l’histoire du fameux royaume de danxomɛ: un ensemble de maisons souterraines appelées ahwuando (trou de guerre en fongbe) datant du 18e siècle. Mis à jour lors des travaux de construction d’une route en 1998, le site a été transformé en musée depuis avril 2009. Les premiers habitants de cette région étaient de religion vodun. Beaucoup d’autels sont donc présents et toujours utilisés par les familles de la région sur le site du village souterrain : autel du Dan gbenyɔ, la divinité de la prospérité au pied d’un baobab entouré d’un ficus étrangleur ; autel du vodun tɔxwiyɔ xawe sous un ficus et un iroko permettant de rester en communication avec un individu divinisé ; autel de la divinité ayizan, protectrice des villages, des marchés et du commerce. Le site comprend également une salle d’exposition sur les objets de la vie quotidienne, retrouvés dans les maisons souterraines. Les jarres aux formes différentes servaient à boucher des tombes souterraines et les outils donnent la preuve qu’on y travaillait le fer plusieurs siècles avant Jésus-Christ. Plus d’une vingtaine d’objets sont exposés sur les 300 retrouvés. Le musée allie donc l’histoire du site à celle du culte vodun, indissociable de la culture traditionnelle du danxomɛ.
Dans un contexte politique actuel tendu, il nous a semblé primordial d’accorder une importance à la mobilité internationale dans la vision d’une société cosmopolite. En effet, à quoi opposer xénophobie, patriotisme de clocher, souveraineté nationale si ce n’est au cosmopolitisme dont l’essence même est la mobilité et la coexistence de différentes cultures ! Le projet dokountin est par ailleurs envisagé comme une réflexion sur des nouvelles formes de collaboration interculturelle. En effet, les échanges d’observations lors de résidences créent un contexte propice dans lequel interprétations, convictions politiques, réflexions éthiques et apriori esthétiques peuvent être mis en regard. Les résidences en Belgique d’artistes béninois, et au Bénin d’artistes européens, vont permettre de confronter la vision d’artistes européens imprégnés de post-colonialisme à la culture africaine.
Lors de cette résidence artistique, des ateliers des enfants « Le Musée Imaginaire » ont été réalisés par Anne Bossuroy, Florence Aigner, Hélène Amouzou, Pauline Adjavon, Eusèbe Adjamalé, le groupe d’Akohoun Zounzé et Estelle Lecaille en partenariat avec l’ONG dapi Bénin et le village archéologique d’Agongointo.
dokountin#4 a reçu le soutien de Wallonie Bruxelles International et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.